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Les nouvelles du matin

Sep 12, 2023

LEILA FADEL, ANIMATEUR :

Un attentat suicide lors d'un rassemblement politique près de la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan a tué des dizaines de personnes et en a blessé quelque 200.

À MARTINEZ, HÔTE :

Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières au Pakistan cette année. Et cela survient alors que le pays se prépare aux élections de cet automne.

FADEL : Nous sommes en ligne avec la correspondante internationale de NPR, Diaa Hadid. Elle couvre le Pakistan. Bonjour.

DIAA HADID, BYLINE : Bonjour, Leila.

FADEL : Alors que savons-nous de ce qui s’est passé ?

HADID : Eh bien, plus de détails apparaissent maintenant. Les médias locaux rapportent que le kamikaze transportait plus de 22 livres d'explosifs. Et il a frappé juste au moment où un conférencier invité montait sur scène. Des vidéos partagées sur Twitter montrent les conséquences. Dans l’une d’elles, un homme aux jambes ensanglantées qui pendaient à l’arrière d’une jeep à dossier ouvert est évacué. Et une autre montre des médecins plaçant des parties du corps dans des cercueils.

FADEL : Des descriptions troublantes. Savons-nous pourquoi ce rassemblement, cet endroit, a été pris pour cible ?

HADID : Eh bien, cela s’est produit dans un district appelé Bajaur, à cheval sur la frontière afghane. Et cela met en lumière en partie la façon dont la violence s’est propagée au Pakistan depuis que les talibans se sont emparés de l’Afghanistan il y a près de deux ans. Et cette violence a consisté en grande partie en attaques contre des soldats et des policiers. C'est l'œuvre d'une branche pakistanaise des talibans et d'un groupe d'insurgés locaux. Mais cette attaque était différente. Il avait les caractéristiques de l’État islamique. Et cela a signalé un autre type de débordement, tout aussi inquiétant.

FADEL : Alors qu’entendez-vous par un autre type de débordement ?

HADID : C’est vrai. Eh bien, les talibans ont tué des combattants présumés de l’État islamique en Afghanistan et des religieux sympathisants du groupe. Et l’État islamique a riposté contre les talibans et leurs soutiens idéologiques. Et ce parti politique sympathise avec les talibans, mais il est au Pakistan. Il semble donc que l’Etat islamique pourrait mener ce combat au-delà des frontières. Iftikhar Firdous est le rédacteur fondateur du Khorasan Diary. Il s'agit d'une publication qui se concentre sur le militantisme en Asie du Sud et en Asie centrale. Et il dit que l’Etat islamique a ce parti politique dans sa ligne de mire depuis un certain temps.

IFTIKHAR FIRDOUS : Au cours des deux derniers mois, nous avons vu leur propagande. Et ce ne sont pas seulement les versions pachtoune et farsi des publications de l’État islamique du Khorasan, mais aussi certaines publications arabes qui indiquent désormais clairement que le groupe était une cible.

HADID : Et, voyez-vous, le conflit Taliban-EI s’est propagé au Pakistan dans le passé. Mais cette attaque était importante et politiquement sensible car le parti en question fait partie de l’actuelle coalition gouvernementale pakistanaise. C’est pourquoi j’ai également parlé au chercheur en sécurité Abdul Basit. Il est à la S. Rajaratnam School of International Studies à Singapour.

ABDUL BASIT : Donc ces deux groupes vont et viennent, s’entretuant. La guerre s'est maintenant étendue et s'est propagée au Pakistan, mais elle s'étend désormais.

FADEL : Alors, comment le Pakistan réagit-il à cela ?

HADID : Eh bien, des chercheurs en sécurité comme Abdul Basit affirment que l'armée pakistanaise doit améliorer la collecte de renseignements et gagner le cœur et l'esprit des habitants. Ce n’est cependant pas quelque chose que l’armée pakistanaise a bien fait dans le passé. Mais les enjeux sont actuellement assez élevés. Des élections sont attendues en octobre de cette année. Et il est difficile d’imaginer comment cela pourrait se produire si un parti politique reste ainsi ciblé.

FADEL : Diaa Hadid de NPR. Merci pour votre reportage, Diaa.

HADID : Merci, Leila.

(EXTRAIT SONORE DE LA MUSIQUE)

FADEL : Les troupes ukrainiennes progressent progressivement sur le champ de bataille, repoussant lentement les forces russes hors des terres ukrainiennes occupées.

MARTÍNEZ : Oui, ils ont récemment libéré un village dans le sud-est qui est la clé du succès de l'Ukraine sur le front sud, mais il reste encore un long chemin à parcourir. Pendant ce temps, la Russie accuse l’Ukraine d’une série d’attaques de drones à Moscou. Les dirigeants ukrainiens affirment que les Russes devraient savoir ce que l’on ressent lorsqu’on est attaqué.